lundi 27 octobre 2008

bienvenu au monde


Alors que j’étais tranquille entrain de passer mon weekend à rabat, plus précisément dans l’oudaya entrain de contempler le coucher du soleil au bord de l’océan atlantique, mon téléphone sonna, et ma maman me convoqua manu militari, pour l’assister dans les rituels de l’accouchement de mon premier neveu. Son père(mon frère en l’occurrence) étant au boulot, et ne devant pas être at home avant 3 jours, mais non, il n’est pas un soldat au fin fond du Sahara, il est juste un instituteur dans les sommets du grand atlas, maman Farid m’a expliqué que les prémices sont là, que ma belle sœur a déjà perdu ses eaux, qu’elle commencé à hurler comme une folle dingue, que la naissance aura lieu dans la journée et que je ferais mieux d’amener mon cul à Meknès illico presto.
Ceci dit, je vais faire court : je pris le premier train pour la capitale Ismaïlienne et arrivai en soirée, je partis à la maison, et ramenai ma belle sœur dans une belle clinique. Et là j’en ai vu de toutes les couleurs, infirmières corrompues, gardiens zélés, médecins bourrés… bref, les hoba hoba n’ont pas tout à fait tort dans leurs chansons où ils fustigent les poulains de Yasmina BADDOU.
Vous avais-je dit que les contractions avaient commencé en fin d’après-midi et que l’accouchement est prévu pour la soirée? Et ben c’était sans compter sur ma belle sœur. J’avais dû attendre jusqu’à 8h30 du matin, pour entendre le petit Farid crier. Je vous avoue que ce fût un moment magique, j’ai attendu à peu près 15 minutes, le temps qu’ils le sortent de la salle d’accouchement, et lorsqu’ils les ont sortis, j’avais eu le droit de le tenir dans mes mains. Il était chétif, tout rouge avec un si minuscule corps, les yeux de sa maman et mon NEZ et il dormait comme un ange, j’étais tellement ému que j’ai éclaté en larmes (et oui je suis un sensible aussi), j’ai réalisé que j’étais devenu oncle (plutôt père puisque c’est moi qui a galéré dans les visites médicales et l’accouchement, c’est pas autre chose a 9lal niya). J’avais donc oublié tous ces moments d’attente, de morsures et pincements auxquels j’avais eu droit de la part de ma belle sœur, et tout d’un coup je me suis mis à réfléchir, à quoi? À la naissance, à l’accouchement, un point commun qu’on a tous avec tout le monde, ben quoi !!?, on sort tous et sans exception de la choupinette d’une femme non ?
D’ailleurs si on repense à notre naissance, on se rappellerait sûrement de la souffrance qu’on a dû affronter, un traumatisme atroce, quoi encore!!? Vous vous rappelez pas ? Je vais alors vous rafraichir la mémoire.
A peine tu sors la tête de la touffe maternelle, déjà si t’as pas le reflexe de te visser pour passer les épaules dans le sens des lèvres, là tu te retrouve nez à nez avec le trou de cul de ta mère, et voilà la première image que t’as de ta mère. Si vous pensez que c’est la première image qui compte et ben dis donc. Et il suffit qu’on lui demande de pousser, et là elle te lâche un pet dans les trous du nez au moment où tu prends ta première respiration, ça te fait une belle entrée en matière. Et si jamais tu refuse de prendre ta première respiration, alors là, un gros costaud arrive, il t’attrape par les nougats, il te met la tête en bas et il te claque le cul sans ménagement, c’est comme si tu venais de faire une grosse bétise, comme ça d’entrée : PPAF, bienvenu au monde, on va te faire aimer Farid land. Mais attends, on était bien au chaud, et une fois on sort, il fait un froid incroyable, on nous péte à la gueule et on nous claque le cul, on se dit qu’est ce que c’est que ce bordel ici ? T’as les poumons qui se déplient, tu souffre le martyre tu hurle de douleur tu pleure, et tout le monde autour de toi… SOURIT, « on aimerait bien voir qu’il souffre bien c’est génial », ON SE FOUT DE TA GUEULE !!! C’est comme même rock’n’roll la naissance.
Du coup, quelques bébés parfois refusent de sortir, ben les césariennes c’est quoi à votre avis, se sont quelques bébés qui avaient déjà déclaré ne pas être disposés à sortir et qu’on tire de hors de force. Par exemple moi, je ne sais pas mais j’avais du senti venir le coup, je me suis dit que si c’est pour me faire péter la gueule de hors alors merci, je suis resté bien au chaud, à tel point que vers dix mois et demi, les médecins ont commencé à s’inquiéter, d’ailleurs un génicologue (si si génico c’est pas gynéco) était venu avec un porte-voix pour négocier, ça faisait : « Farid, sors !!! Je sais que t’es là, ta mère est cernée, et surtout n’essaie pas de passer par derrière, car sinon tu vas te mettre dans la merde tout seul ». Non je déconne, je suis sorti à 9 mois comme tout le monde. De toute façon tu n’a pas vraiment le choix, quand les toubibs sont dans le coup ils te lâchent plus. Si jamais tu t’amuses à résister au forceps, y’en a quelques uns qui seraient capables de t’enfumer pour te sortir, y a même des fumiers qui te mettraient un furet pour aller te déloger, et oui ils sont jaloux de la position confortable dont tu jouis.
Mais entre nous, si dans ma vie, il y a un moment que je regretterais, c’est sûrement lorsque j’étais dans le ventre de ma mère, et je le plains vraiment le pauvre Farid qui vient de naitre, il a dû bien souffrir, mais c’est lui qui a voulu sortir trop tôt, mais je lui souhaite une vie pleine de bonté, de bonheur et surtout d’amour, je t’aime cher neveu.




PS1: je dédie ce texte a ma belle soeur qui a fait preuve d'un courage et d'une patience hors pairs.




PS2: ma vraie dédicace est pour Messir Jean-Marie BIGARD, mon idole et mentor, pour son idéologie que j'ai dû adopté.

"A walk to remember" Fin


Bonsoir, j’aimerais bien présenter mes excuses à mes chers lecteurs pour ne pas pouvoir terminer mon dernier texte, car j’étais dans l’urgence de publier le texte qui suivra (dans quelques minutes). Mais comme je suis gentil et que je veux pas que certains d’entre vie qui s’intéressent à la vie du Farid que je suis ne se fâchent, je vais alors vous faire un petit résumé de ce qui s’est passé par la suite:
-la tatouée (lwachma) s’est arrêtée, et on nous a réclamé nos CINs.
-elle avait la sienne, moi non, par voie de conséquence, on m’a emmené au poste de police où j’ai dû passer la nuit.
-dans le poste je me suis fait piquer mes 40Dhs, mon portable et même ma chemise de marque, et le lendemain j’avait dû faire la manche à la gare routière pour rentrer à Meknès.
-Ah j’allais oublier Djamila, elle avait des précédents( Sd9ate sawabi9), et ils l’ont emmené elle aussi, mais j’ignore ce qu’il en est advenu.
Voilà c’était tout, je m’excuse encore pour ce contretemps mais vous verrez que l’événement suivant ne pouvait pas être reporté.
Merci pour votre compréhension

PS: cette histoire est une pure imagination, ne croyez pas tout ce qu'on vous raconte, surtout de la part du Farid que je suis, je n'ai pas foulé Khemisset depuis belle lurette, et je n'ai pas quitté Meknès depuis le début septembre alors...

mardi 21 octobre 2008

"A walk to remember"(part 2)


… J’étais dans un état pitoyable, le blanc de mon pantalon et chemise s’est changé pour une couleur qui prenait un peu de la graisse du bus ainsi que de la merde des moutons, je sentais plus Kenzo, mais plutôt Khenzo. J’avais peur qu’elle me repousse lorsqu’elle me verra, surtout que je voulais faire forte impression, car comme on dit, c’est la première image qui compte, mais je me suis dit tan pis pour ma gueule, je n’ai pas fait tout ce chemin pour faire demi-tour. J’ai pris alors mon courage à deux mains, et je suis parti au point de rendez-vous.
La fille étant d’une famille conservatrice, on a donc choisit un endroit un peu éloigné du centre ville (du centre village plutôt), loin des regards de ses frères et voisins, car chez eux, les crimes d’honneur sont encore valables, et moi je m’inquiète beaucoup pour mon joli petit cul. Ah j’ai oublié une chose, ladite nana, je ne l’ai jamais vue, à part quelques photos un peu floues qu’elle m’a déjà envoyé sur le net, mais elle m’a fait une description en détails de son visage et son corps, elle formait un peu un mélange entre Laetitia CASTA, Monica BELLUCCI et Haïfa WAHBI. Arrivé à destination, je me suis mis à beeper Djamila. Ah j’ai aussi oublié de vous dire qu’elle s’appelait Djamila, « belle » en arabe. Arrivé donc à l’endroit je me suis mis à la beeper, ben quoi ? je ne fais que sonner, je n’ai qu’une carte JAWAL. La station de bus, oui c’était une station de bus notre point de rendez vous, était pleine de gens qui attendaient, j’essayais de la repérer mais en vain. Et soudaincoup, surgit une jeune femme… elle ressemblait un petit peu aux photos que j’avais reçues, mais cette fille là semble avoir à peu près 30kg de plus, et son visage avait quelques 36 000 boutons de plus que les clichés, vieux de 3 mois selon ses dires, qu’elle m’a déjà montré. Elle s’est approchée tout doucement, et avec un grand sourire elle me fait : « Farid ? ». Là, je ne voyais plus la vie en rose, mon enthousiasme s’est changé en l’espace d’une demie seconde en une rage incommensurable. Elle se rapproche de moi pour me parler et ce n’est que là que je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de doutes, que c’est bel et bien elle. Chiasse!!! Aucun mot ne pouvait décrire mes sentiments à cet instant là, c’était un véritable choc, je sentais que comme si les photos, la complicité et les conversations alléchantes que l’on avait eus auparavant n’étaient que des préliminaires pour la baise que j’étais entrain de subir à cet instant, et que la Djamila au bois dormant n’est autre que madame Shrek.
Ce ne fût pas la seule surprise au menu du jour, la beauté (inexistante) n’étant pas ma seule découverte, la fille de famille très conservatrice primo me fait la bise pour me saluer, secundo elle met un pantalon Slim blanc plus ou moins transparent vu que j’ai repéré le string noir qu’elle portait. Bon j’avais décidé de faire preuve de bonne foi, de continuer à croire qu’elle est d’une famille conservatrice et de ne pas parler de ce sujet, car je ne voulais pas le clash, c’est autre choses que j’envisageais.
On part alors ensemble en direction d’un café chic qu’elle connaissait en ayant au fond de moi mille et une questions que j’adressais au bon Dieu, lui demandant ce que j’aurais bien pu faire de mal dans ma vie pour mériter un sort pareil après tant de péripéties. Bon, une fois arrivés, j’ai été un peu impressionné par l’endroit, un café chic, service impeccable…, moi j’avais eu un peu peur pour ma poche, alors je voulais jouer cartes sur table. Je lui ai dit donc : « Djamila, écoute moi, on a un budget de 40 Dh, tu prends tout ce que tu veux mais ne dépasse surtout pas cette somme et n’oublie pas de diviser par deux bien sûr, on est ensemble à ce que je sache !!! ». Dieu merci elle n’a pas dit non, et tout s’est bien passé et il allait me rester 40Dh pour le retour à meknès.
On restés parler pendant un bon bout de temps, elle m'a raconté toutes sortes d'histoires à la con, des histoires de femmes quoi, et je faisais mine de l’écouter tout en contemplant ces gracieux nichons qui étaient à l’air et m’imaginant toutes les positions du manuel de kamasutra que je viens de m’acheter. Après à peu près 3h de parlottes infinies de sa part (dans lesquelles j’ai découvert qu’elle était aussi vicieuse et perverse que moi mais elle reste comme même une bent nnas), après 3 heures donc je lui ai dit que ça serait sympa qu’on aille faire une petite balade, ceci dans le but de pouvoir trouver un endroit isolé pour pouvoir trouver un peu d’intimité et ça je ne l'ai pas dit bien sûr…
Chemin faisant vers n’importe quel coin sombre, on a dû donc bifurqué derrière un ancien bâtiment désaffecté, je me suis alors mis à faire mon Bad-boy: Je l’ai collé contre un mur et je voulais flirter avec elle, mais elle n’a pas voulu, et elle n’arrêtait pas de me dire que « ça ne se fait pas EN PLEIN LIEU PUBLIC (f zen9a) ». Et là... attendez, tenez vous prêts car ça risque de choquer. Et là, elle me proposa d’aller à une chambre que loue un ami à elle, car ça serait plus confortable, et que l’on pourrait, chacun de nous deux, "apprendre à mieux se connaître en ayant plus d’intimité", pouf, vous ai-je dit qu’elle était une bent nnas ? Et ben sur ce coup là elle me prouve qu’elle l’est vraiment. Etant un peu surpris par cette proposition, de ma bouche il n’est sorti qu’un seul mot non pas sciemment mais plutôt à cause d’un vieux réflexe masculin. Ce mot là est bel et bien : « oui d’accord ».
Nous sommes alors partis, en direction de son "bertouche", mon bras autour de son cou (s’il vous plait), ben oui, j’étais dans une position de force et je voulais commencer les préliminaires dès lors pour pouvoir passer aux choses sérieuses au plus vite. Et ça ne faisait vraiment pas plus que 100 mètres que je voyais arriver vers nous et à grande vitesse un…fourgon de la Sûreté Nationale…

dimanche 19 octobre 2008

"A walk to remember"(part 1)

Je vous prie bien de me féliciter, et de faire des youyous car le bon Dieu m’a enfin délivré, et j’ai réussi enfin à obtenir un rencard, ben un rendez vous galant, un bricoul… bref, je vais rencontrer une gonzesse pour prendre un café et plus si affinités.
Vous n’êtes pas sans le savoir, Farid est un être frustré, qui est depuis plusieurs mois en prospection acharnée pour trouver une meuf avec qui il pourrait pécho. Et ben je salue ma délivrance, j’ai réussi, enfin, la semaine dernière à convaincre une fille que je travaille depuis plusieurs mois sur MSN et sur téléphone, à raison de missives, déclarations d’amour ainsi que quelques incitations érotiques. Je l’ai convaincue donc de me voir pour un café/resto en tête à tête.
Comme je disais avant, j’ai connu cette fille sur le net, grâce à un site de rencontres. Elle n’est pas de Meknès, elle est en effet d’une ville qui est à 60km, mais non, ce n’est pas Fès, c’est trop classe pour Farid, elle est de Khemissat, rien qu’à l’évocation de ce nom, un vieux proverbe vous vient à l’esprit je sais : « lkhmissat la sa7a la flissate » (à khemissat, on perd santé et argent). Bon revenons à nos moutons, le jour J arrivé, j’étais tout excité et dans un état d’extase que je n’avais senti depuis plusieurs mois, depuis que le PJD a raté son objectif dans les dernières législatives. En début d’après-midi donc, j’ai prix une douche, mis mes meilleurs vêtements (ceux que ma tante vient de me ramener de France), mis un peu du parfum de mon frère, piqué du gel à mon voisin Fouad et j’ai aussi emprunté quelques 150 DH à mon ami Adil et je suis parti direction Khemissat.
Arrivé à la gare routière, je me suis mis à chercher un bus, mais y a aucun qui part pour khemissat, ils passent tous par l’autoroute en direction de Rabat. J’ai dû attendre pour presque une heure, et puis un bus pourri est arrivé, il était prêt à passer par ladite ville. Dieu merci, si le chauffeur appuie un peu sur le champignon, je pourrais arriver à temps. On est donc partis, il y avait un nuage de poussière qui rendait impossible de voir 50cm plus loin, y avait un bébé qui pleurait, un mec à coté de moi avec les pieds qui puaient et une femme derrière moi qui était dans sa semaine difficile (j’ai un odorat très développé en effet) le bus était dans état lamentable, les sièges étaient tous déchirés, et pleins de sales trucs, poussière, morve, vomis…ce qui, ajouté au pieds du voisin et la puanteur de ma moule de la dame, me donnait envie de vomir moi aussi, et comble du malheur, on n’arrivait pas à dépasser les 80km/h, le moteur ne pouvant pas supporter. Arrivée à Oued Baht, longue de 11 km avec une pente de 8% en l’occurrence, la machine n’arrivait plus à avancer, et le moteur n’a pas pu tenir, et on est donc tombés en panne. Alors là, j’étais vraiment dans le pétrin, et je devais m’en sortir à tout prix. Je me suis alors mis à faire du stop, et personne n’a voulu s’arrêter pour me prendre. Après une demi-heure sous un soleil digne du Kalahari, une camionnette (picoupe) transportant des moutons s’est arrêtée, le chauffeur est descendu et m’a jeté derrière avec ses bêtes, bien sûr après m’avoir extorqué 40 DH. On a pris la route, et arrivés avec à peu près 30 minutes de retard...

lundi 13 octobre 2008

Les marocains oublient très souvent qu'ils sont africains. Leur xénophobie est notoire et leur racisme est des plus primaires


« Sans barricades communautaristes, et moins de condescendance dans l'approche de la diversité culturelle du Royaume. Du Bleu Royal de la Méditerranée en passant par le Vert Olive du Moyen Atlas jusqu'aux Blanc et Rouge du Haut Atlas pour déboucher sur l'Or du Sud, C'est un Maroc qui puise la vie des couleurs de la terre et des hommes. Quand verrait-on un Amazigh chanter Al Ala, et à quand un Fassi portant autour du cou un pendentif Tifinagh. Pour une fois, qu'il soit question d'une expression de fierté et de gratitude envers une culture unie, une mosaïque étanche et embellie »
Quand j’avais écrit ces phrases, il m'avait semblé que notre Maroc est pris pour une panoplie ou une mosaïque taillée dans le même fond. Mais en y réfléchissant un peu plus, il me paraît d'une évidence sordide que mon esprit a été "perversifié" de ma propre action, et qu’il n’était pas tout à fait conscient de l’ampleur des mots utilisés.Qu'est ce que l'identité dans la mesure où l'on évoque une appartenance par "natalité" et citoyenneté au Maroc ? Comment est-elle forgée et à partir de quel contexte culturel, restreint ou plus global, pourrait-on définir un Marocain dans le sens où l'identité prend le sens "Unique" et indivisible ? Dans la fragmentation culturelle et historique du Maroc, il m'est apparu pertinent à certains moments de trouver une issue dont la débauche serait une autre expression de l'identité de soi. Mais je trouve énormément toujours du mal à placer "Marocain" et Maroc dans une telle problématique, puisque je n'arrive vraiment pas à cibler des expressions d'identité qui s'arrachent des formes binaires archaïques de l'appartenance que chacun voudrait ou a par acquis. Personnellement je crois que si le changement est un processus lent et exigeant, alors il a été stagnant et paralysé au Maroc, et ce tout au long de plusieurs siècles. Et en y voyant avec un œil plus adroit et plus profond, je me rends compte de l'ultra-conservatisme maquillé d'une société qui prêche un état sociétal FONCIEREMENT communautariste. Il m'est difficile de m'arracher à une confusion et à une complexité d'expression, tellement il relève du quasi inatteignable de définir les raisons pour lesquelles les "anciennes histoires de grand mères" retrouvent la vie sur les nouvelles générations. Mais en ce qui vous concerne, je vous laisse libre arbitre pour en juger.


PS: le titre n'est pas le mien, il est celui d'un bloggeur dont je ne me rapelle pas

dimanche 12 octobre 2008

je voulais le publier qu'est que vous voulez


J’avais écrit ce texte à l’occasion du 3id sghir, et j’avais oublié de le publier, mais là je le retrouve et décide donc de l’uploader en espérant que vous n’en seriez pas trop fâchés, alors veuillez bien m’excuser s’il vous plait et bonne lecture.
Il y a quelques jours, c’était la fin du ramadan, et donc le fête de la rupture du jeûne (l3id Sghir), il faut avouer, que c’est une fête qui rassemble tous les marocains en tout genre. Je dis bien en tout genre car nous les marocains, en plus d’avoir plusieurs ethnies, un peu comme les States, et plusieurs langues, plutôt comme la suisse, notre société est scindée en plusieurs catégories, y a les islamistes, les mécréants et les musulmans simples et ordinaux. Y a les voilées et les putes, y a les dupes (dont je fais partie actuellement) qui voient et laissent faire les voleurs (dont je vais faire partie Inchallah), wekkaline ramadan et 3abbadine le7rira(les mangeurs du ramadan et le musulmans du ramadan uniquements) etc, etc… Il y a un melting-pot incroyable, et tout ce beau monde là est vraiment heureux de cette fête. Que ce soit l’alcoolique qui va retrouver le chemin de sa bouteille, le terroriste qui pourra se faire péter la gueule devant un hôtel, ou bien un simple mécréant, un peu comme nous tous, pouvant désormais manger et fumer devant tout le monde… quelque soit votre orientation, à la venue de cette fête, vous ne pouvez être qu’heureux.
Et ben soit, Vous êtes tous heureux, c’est bien, c’est bien fait pour vos gueules, mais moi je ne le suis pas. Et pour cause, le logement insupportable. Comment ça ? Je vais vous expliquer :
Depuis plus de deux semaines déjà, on a un invité pour le moins indésiré dans notre maison. Il n’est pas de notre famille, il est le cousin de mon futur neveu (oui je vais devenir oncle vers la fin octobre, il faudra me féliciter dès lors). Et oui, il est chez nous, il rend visite à sa tante depuis 15 jours et il n’est pas près de la/nous lâcher. Moi je ne dis rien, qu’il reste chez nous, je ne dis absolument rien, mais qu’il n’investisse pas ma chambre et qu'il se colle pas à longueur de journée à mon PC. Comment ça aussi ? Ok, je vous explique davantage : lorsqu’il était venu le premier jour, je lui ai laissé mon lit, en guise de bienvenu et par politesse, mais comme on dit, la visite du messager est de trois jours (diaft nbi telt ayam), mais pour celui là il ne s’agit pas d’une visite mais bien d’émigration clandestine, il squatte dans ma chambre et il ne la quitte plus. Alors depuis, j’essaie de le raisonner en lui disant qu’il doit reprendre ses cours, retrouver le lycée, je lui demande même la santé de sa maman, que je n’ai jamais vue et que je ne connais pas, je lui demande carrément si elle ne lui a pas manqué… comme si tu verses de l’eau dans le sable (b7al ila tatkeb lma f remla). Il a décidé de rester pour passer l3id avec nous, au grand désespoir de Farid.
Alors dans cette journée bénie, je vous prie bien de lever votre main à l’air tout en regardant vers la Qibla et dire Amen pour la prière que je vais faire. Je vais pas le dire devant vous, comme même, c'est une affaire de "famille", mais grosso modo, je vais en avoir contre ce mec bizarre qui a colonisé ma piaule, contre mon frère qui a choisit cette famille comme belle famille, contre ma mère qui m'a accouché en ayant déjà le conard de mon frère aîné comme fils, et carrément contre mon père qui a épousé ma mère alors qu'il avait des centaines de gonzesses dans sa famille. Alors ne soyez pas méchants et dites Amen

lundi 6 octobre 2008

"yak louel w tani w talet mehzouz lfou9..." BIGG


Ces dernières années, certains font sentir à Farid être de moins en moins marocain, et pour cause, cette manne de patriotisme qui a déferlé sur notre chère Faridland. On la voit partout, dans les films, dans les pubs et surtout dans les chansons. Les marocains n’ont jamais montré un tel engouement envers leur pays depuis l’indépendance, car depuis, tout le monde ne pensait qu’à une chose, l’eldorado d’outre méditerranée, mais soudainement et d’un seul coup, paf, on est retombé amoureux de notre pays.
Farid, et à cause de cette frénésie inexplicable, se fait drôlement chier, surtout à cause de ces jeunes qui se disent musiciens, rappeurs plus précisément, et qui n’arrêtent pas de s’affirmer « marocain et fier de l’être », « marocain jusqu’à la mort », « musulman jusqu’à la mort » ainsi que d’être prêt pour le « djihad jusqu’à la mort » et plein d’autres slogans aussi hypothétiques soient-ils les uns et les autres. Moi pour l’instant je croyais que c’était seulement les représentants de l’USFP qui en détenaient l'exclusivité, et ben non, tout le monde s’y est mis, on se croirait même dans en pleine campagne électorale mais cette fois-ci ça dure toute l’année. De ce fait, Farid se trouve vraiment très heureux, et vu que le public éventuellement grand, et qu’il est composé essentiellement de jeunes, il ne peut qu’être encore plus heureux. Mais alors, il se dit que si c’est vraiment sincère, si ces marocain sont vraiment prêts à mourir pour leurs principes, leur pays, leur religion ou bien même une quelconque idée avec laquelle Farid ne serait même pas d’accord, alors soit. Ça fait vraiment chaud au cœur de voir les marocains, un peuple qui s’est entendu pour ne jamais s’entendre, se réunir pour enfin défendre une cause ou bien être fiers d’appartenir à une certaine communauté.
Mais alors, Farid croit dur comme fer, que ces mêmes marocains qui disent être prêt pour le djihad et la mort pour l’islam, n’ont jamais mis les pieds dans une mosquée, à part quelque vendredis et nuits de destin. Et les autres, oui ceux qui se disent marocains et fiers de l’être, ceux là n’en parlons même pas, à la première occasion de quitter Faridland vers n’importe quelle destination européenne même si il s’agissait de la Géorgie, ils ne se poseront pas de question, et ils y fonceront illico presto.
Farid se dit donc, que si ce n’est pas sincère, alors pourquoi s’obstine-t-on à affirmer avec aplomb qu’on est fous de notre pays alors qu’on attend la moindre aubaine pour s’en échapper comme si c’était l’Alcatraz, et surtout pourquoi me cassent-ils la tête avec leurs sérénades à la con. C’est devenu chiant je vous dis. Vous me direz de changer de chaine ou bien mieux ne plus écouter de musique. Et ben je l’ai déjà fait, et devinez le subterfuge qu’ils ont trouvé… hein ? Les vêtements, et oui, leur pollution auditive s’est transformée en une pollution visuelle, d’ailleurs j’invite tous les militants anti-éoliennes à venir me soutenir dans mon combat.
Ils ont sorti, je disais donc, toute une série de pulls et de T-shirts où il est marqué, aussi clair et gros que mon nez au beau milieu de mon insupportable tronche (oui, oui je la supporte plus celle là), ces mêmes phrases nauséabondes que je fuyais en éteignant ma radio et cassant ma chaine Hifi, si si j’en ai une. Mais sur cette question là, on constate assez clairement le manque d’inspiration de nos compatriotes en général et nos stylistes en particulier. Ils voulaient copier le concept des américains et français dans leur tendance à mettre des affirmations d’humeurs sur leur T-shirts, mais là au lieu de mettre un truc gai, pas gay espèce de pervers, on pousse les gens au suicide et à la place de mettre un « je vois la vie en rose », ils mettent un « djihad hta lmout », ou bien on copie mot pour mot leurs « sentences » du genre, « 100% zen » que mettent surtout des filles voilées, « je ne suis pas blonde » que mettent des brunes en général, mais ça se voit que t’es pas blonde sale conne. Remarquez que cette affirmation à l’origine n’avait rien à voir avec la couleur des cheveux, c’est surtout du QI qu’il s’agissait. Il existe aussi d’autres trucs du genre « So Sexy » pour les handicapés, ou bien « ne me prends pas la tête » pour les plus moches, pour celles là je dis « watti chkoun ddaha fik »… y a aussi pleins d’autres citations aussi contradictoires les une que les autres.
Ce qui a intrigue le plus Farid et ce qui l’a poussé à écrire cette chronique, c’est bien deux pulls qu’il vient de voir cet après-midi, on commence à mettre n’importe quoi, le premier pull y avait marqué « 3andni w matba3nich » et le deuxième « w 3lach lla », alors Farid a eu plusieurs idées de slogans à mettre sur les T-shirts encore plus expressifs que ces deux là, pour exemple on peut citer « 3ala jana7 salama » à mettre sur sacs de voyage, « barra9 mat9cha3 » ou« souirti moulana terbe7 mouss wla magana » pour les semsara des voitures et autres escrocs, « bay bay a chiri bay bay » adapté pour les MRE ou bien « rah rah w lghaout ourah » adapté surtout pour les coureurs de jupons. Pour les filles on peut mettre « choufi ghirou » pour les celles qui sortent accompagnées, ou bien « li ma 3ndou sidou 3ndou lallah » qui sert d’un magnifique bouclier anti hommes…mais là j’ai plus pitié de la celle qui enfilera ce pull. Bref, notre vocabulaire est plein à craquer de citations et proverbes sages et nobles que l’on pourrait mettre volontiers sur nos vêtements au lieu d’infliger à Farid à chaque fois les supplice d’une champ de vue pollué avec leurs charabia de patriotisme à la con ou autres.
Moi aussi, je suis aussi marocain que ces rappeurs qui n’arrêtent de me gonfler la tête avec leurs refrains dont on a marre, même si je ne le crie pas à chaque coin de rue, d’ailleurs je ne quitterai jamais mon pays moi contrairement à eux tous. Ça c’était pour confirmer mon patriotisme, mais pour achever les plus sceptiques entre vous, qui espèrent de tout leur cœur que je fasse un petit détour dans le centre pénitencier de Kenitra, je vais interpréter une chanson fkhaterhoum :
Hawa watani faw9a kolli hawa
Jara fi 3ourou9i kama jara dami
Wa fi mouhjati kibriae ljoudoud
Bounatou l3ada’im min adami.