
Ceci dit, je vais faire court : je pris le premier train pour la capitale Ismaïlienne et arrivai en soirée, je partis à la maison, et ramenai ma belle sœur dans une belle clinique. Et là j’en ai vu de toutes les couleurs, infirmières corrompues, gardiens zélés, médecins bourrés… bref, les hoba hoba n’ont pas tout à fait tort dans leurs chansons où ils fustigent les poulains de Yasmina BADDOU.
Vous avais-je dit que les contractions avaient commencé en fin d’après-midi et que l’accouchement est prévu pour la soirée? Et ben c’était sans compter sur ma belle sœur. J’avais dû attendre jusqu’à 8h30 du matin, pour entendre le petit Farid crier. Je vous avoue que ce fût un moment magique, j’ai attendu à peu près 15 minutes, le temps qu’ils le sortent de la salle d’accouchement, et lorsqu’ils les ont sortis, j’avais eu le droit de le tenir dans mes mains. Il était chétif, tout rouge avec un si minuscule corps, les yeux de sa maman et mon NEZ et il dormait comme un ange, j’étais tellement ému que j’ai éclaté en larmes (et oui je suis un sensible aussi), j’ai réalisé que j’étais devenu oncle (plutôt père puisque c’est moi qui a galéré dans les visites médicales et l’accouchement, c’est pas autre chose a 9lal niya). J’avais donc oublié tous ces moments d’attente, de morsures et pincements auxquels j’avais eu droit de la part de ma belle sœur, et tout d’un coup je me suis mis à réfléchir, à quoi? À la naissance, à l’accouchement, un point commun qu’on a tous avec tout le monde, ben quoi !!?, on sort tous et sans exception de la choupinette d’une femme non ?
D’ailleurs si on repense à notre naissance, on se rappellerait sûrement de la souffrance qu’on a dû affronter, un traumatisme atroce, quoi encore!!? Vous vous rappelez pas ? Je vais alors vous rafraichir la mémoire.
A peine tu sors la tête de la touffe maternelle, déjà si t’as pas le reflexe de te visser pour passer les épaules dans le sens des lèvres, là tu te retrouve nez à nez avec le trou de cul de ta mère, et voilà la première image que t’as de ta mère. Si vous pensez que c’est la première image qui compte et ben dis donc. Et il suffit qu’on lui demande de pousser, et là elle te lâche un pet dans les trous du nez au moment où tu prends ta première respiration, ça te fait une belle entrée en matière. Et si jamais tu refuse de prendre ta première respiration, alors là, un gros costaud arrive, il t’attrape par les nougats, il te met la tête en bas et il te claque le cul sans ménagement, c’est comme si tu venais de faire une grosse bétise, comme ça d’entrée : PPAF, bienvenu au monde, on va te faire aimer Farid land. Mais attends, on était bien au chaud, et une fois on sort, il fait un froid incroyable, on nous péte à la gueule et on nous claque le cul, on se dit qu’est ce que c’est que ce bordel ici ? T’as les poumons qui se déplient, tu souffre le martyre tu hurle de douleur tu pleure, et tout le monde autour de toi… SOURIT, « on aimerait bien voir qu’il souffre bien c’est génial », ON SE FOUT DE TA GUEULE !!! C’est comme même rock’n’roll la naissance.
Du coup, quelques bébés parfois refusent de sortir, ben les césariennes c’est quoi à votre avis, se sont quelques bébés qui avaient déjà déclaré ne pas être disposés à sortir et qu’on tire de hors de force. Par exemple moi, je ne sais pas mais j’avais du senti venir le coup, je me suis dit que si c’est pour me faire péter la gueule de hors alors merci, je suis resté bien au chaud, à tel point que vers dix mois et demi, les médecins ont commencé à s’inquiéter, d’ailleurs un génicologue (si si génico c’est pas gynéco) était venu avec un porte-voix pour négocier, ça faisait : « Farid, sors !!! Je sais que t’es là, ta mère est cernée, et surtout n’essaie pas de passer par derrière, car sinon tu vas te mettre dans la merde tout seul ». Non je déconne, je suis sorti à 9 mois comme tout le monde. De toute façon tu n’a pas vraiment le choix, quand les toubibs sont dans le coup ils te lâchent plus. Si jamais tu t’amuses à résister au forceps, y’en a quelques uns qui seraient capables de t’enfumer pour te sortir, y a même des fumiers qui te mettraient un furet pour aller te déloger, et oui ils sont jaloux de la position confortable dont tu jouis.
Mais entre nous, si dans ma vie, il y a un moment que je regretterais, c’est sûrement lorsque j’étais dans le ventre de ma mère, et je le plains vraiment le pauvre Farid qui vient de naitre, il a dû bien souffrir, mais c’est lui qui a voulu sortir trop tôt, mais je lui souhaite une vie pleine de bonté, de bonheur et surtout d’amour, je t’aime cher neveu.